
"Le mythe de l'éternel retour affirme, par la négation, que la vie qui disparaît une fois pour toutes, qui ne revient pas, est semblable à une ombre, est sans poids, est morte d'avance, et fût-elle atroce, belle, splendide, cette atrocité, cette beauté, cette splendeur ne signifient rien."
Kundera commence ainsi à nous parler merveilleusement de l'insoutenable légèreté de l'être. A travers les vies de Thomas et Tereza surtout, mais aussi Sabina, Franz et même le chien Karénine, Kundera tisse un récit qui oscille entre philo et poésie. La vie est-elle légère, comme semble l'être celle de Thomas le libertin, ou est-elle pesante, comme celle de Tereza que la jalousie afflige et qui porte le poids de son passé à travers les traits de sa mère?
Un tout autre chapitre (et ensuite j'arrête les citations, promis ;) :
"L'accord catégorique avec l'être a pour idéal esthétique un monde où la merde est niée et où chacun se comporte comme si elle n'existait pas. Cet idéal esthétique s'appelle le kitsch. [...] Le kitsch exclut de son champ de vision tout ce que l'existence humaine a d'essentiellement inacceptable. [...] [C']est un paravent qui dissimule la mort."
Et s'ensuit tout une réflexion épatante sur le kitsch totalitaire, le kitsch politique et la grande marche, sorte d'idéal communiste, un "cheminement vers la fraternité, l'égalité, la justice, le bonheur, et plus loin encore", qui est ici dénoncé.
L'insoutenable légèreté de l'être est le premier Kundera que je lis et j'en ressorts plutôt conquis :) Je crois que ce ne sera pas le dernier ;)
