lundi 29 septembre 2008

L'insoutenable légèreté de l'être

Selon Nietzsche, l'éternel retour serait un monde où tout se répète. Un éternel recommencement où l'on a le souvenir de sa vie passée. Et "il y a une infinie différence entre un Robespierre qui n'est apparu qu'une seule fois dans l'histoire et un Robespierre qui reviendrait éternellement couper la tête aux français."
"Le mythe de l'éternel retour affirme, par la négation, que la vie qui disparaît une fois pour toutes, qui ne revient pas, est semblable à une ombre, est sans poids, est morte d'avance, et fût-elle atroce, belle, splendide, cette atrocité, cette beauté, cette splendeur ne signifient rien."
Kundera commence ainsi à nous parler merveilleusement de l'insoutenable légèreté de l'être. A travers les vies de Thomas et Tereza surtout, mais aussi Sabina, Franz et même le chien Karénine, Kundera tisse un récit qui oscille entre philo et poésie. La vie est-elle légère, comme semble l'être celle de Thomas le libertin, ou est-elle pesante, comme celle de Tereza que la jalousie afflige et qui porte le poids de son passé à travers les traits de sa mère?

Un tout autre chapitre (et ensuite j'arrête les citations, promis ;) :
"L'accord catégorique avec l'être a pour idéal esthétique un monde où la merde est niée et où chacun se comporte comme si elle n'existait pas. Cet idéal esthétique s'appelle le kitsch. [...] Le kitsch exclut de son champ de vision tout ce que l'existence humaine a d'essentiellement inacceptable. [...] [C']est un paravent qui dissimule la mort."
Et s'ensuit tout une réflexion épatante sur le kitsch totalitaire, le kitsch politique et la grande marche, sorte d'idéal communiste, un "cheminement vers la fraternité, l'égalité, la justice, le bonheur, et plus loin encore", qui est ici dénoncé.

L'insoutenable légèreté de l'être est le premier Kundera que je lis et j'en ressorts plutôt conquis :) Je crois que ce ne sera pas le dernier ;)

7 commentaires:

Praline a dit…

Longue conquête, dis moi... Ce n'est pas son meilleur (à mes yeux), tu trouveras d'autres joies au fil de tes autres lectures :)
Et sinon, tu me dois un pot de Ben & Jerry's !

ikastor a dit…

lol...
ok, t'as gagné une glace ;)

Cécile Qd9 a dit…

j'avais adoré. De même que risibles amours (des nouvelles). J'avais été moins emballée par "la plaisanterie". Il faut que je relise un Kundera un de ces jours.

Little Cat a dit…

Ah oui il est absolument superbe ce livre, je l'ai lu il y a longtemps. J'avais aussi adoré "La vie est ailleurs" (à lire de toute urgence)!

ikastor a dit…

Héhé... oui "la Vie est Ailleurs" est au programme de mes lectures...
Quand? je ne sais pas... J'ai tout plein de retard dans mes lectures!

Benjamin a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Benjamin a dit…

En effet il s'agit d'une oeuvre absolument splendide (je viens d'en terminer la re-lecture). Elle me donne également envie de replonger quelque peu dans le monde de Kundera.