mardi 13 novembre 2007

La tragédie de Cassandre

Il n'est pas ici question de Troie et de ce bon vieux Priam mais le voilier "Cassandra's Dream" est bien annonciateur d'une tragédie au début du dernier film de Woody Allen. Le rêve de Cassandre est le premier Woody qui se centre sur une famille du milieu ouvrier anglais. Nous suivons la forte relation entre les deux frères Colin Farrell et Ewan McGregor, alors que leur besoin d'argent - l'un pour éponger ses dettes de jeux, l'autre parce qu'il courtise une fille d'un milieu aisé - les pousse toujours davantage dans une spirale infernale. Le drame se noue et on les sent peu à peu pris au piège. Ils ne pourront plus revenir en arrière.
Ce n'est sans doute pas le meilleur film de Woody Allen mais il se laisse très bien regarder. On regrettera quand même que la belle Hayley Atwell n'ait pas un rôle plus central ;-)

mercredi 7 novembre 2007

Graphiste en herbe ?

Bien que ça ne soit pas du tout dans le profil de mes études et du boulot, j'aime assez taquiner Photoshop. Vous vous en êtes peut-être aperçu avec les images d'en-tête de chaque article (y'a une vraie recherche à chaque fois! ;-) si si). J'ai fait dernièrement une affiche pour une 'tite soirée (privée, désolé). Je vous mets également deux autres flyers un peu plus anciens. J'aimerai assez savoir ce que vous en pensez! Dites moi tout! C'est potable?
P.S.: Si ça vous tente, je peux vous faire un flyer contre une rémunération en pots ou en resto ;-)

lundi 5 novembre 2007

Louki et l'Eternel Retour

Lorsque j'arpenterai à nouveau la Cour du Commerce Saint-André, ou plutôt la rue de l'Odéon, j'aurai une pensée pour cette jeune femme prénommée Louki. Ce surnom, c'est un habitué du café Le Condé qui lui donnera quelque temps plus tard, ou était-ce avant? Dans le café de la jeunesse perdue, je découvre Patrick Modiano, son style et sa vision de Paris. Un Paris aux quartiers bien délimités. Et pourvu de zones neutres. Espaces incertains, ou flous. Des personnes "déclarées absentes" disparaissent ainsi dans l'oubli, au milieu de la matière sombre.
Au fil des pages, on découvre l'histoire de Louki à travers différents narrateurs. A moins que ce ne soit l'esquisse d'un certain mode de vie. Un instantané dans un Paris qui évolue. Un soupçon d'éternité que l'on ne sait faire durer.
Je sais désormais où Vincent Delerm puise ce style très particulier fait de noms de rues, de détails et d'intentions manquées. Ou peut-être pas. ;)

EDIT:
On m'a dit que mon post ne valait pas grand chose, il se lit en un instant et n'explique pas les causes. On m'a dit que l'histoire n'y était pas décrite, que je ferais bien d'reprendre ma mine de graphite.
Trêve de plagia. L'histoire est donc axée autour de Louki, une fille dont on ne sait rien au début si ce n'est qu'elle fréquente le bar du Condé. Puis au fil du récit, on en apprend davantage sur sa jeunesse et sur sa vie. Ce sont des touches successives. Pourquoi n'est-elle jamais rentrée chez elle?
Vous l'aurez compris, Modiano, c'est avant tout une ambiance. Lisez-le! :)

samedi 3 novembre 2007

Etre et paraitre

Deux couples d'amis, jeunes et aisés, vivent sans réel but dans le monde du paraitre. Ménage à quatre débute par la découverte du corps de Carlota. Le narrateur, qui connait très bien ce quatuor quelque peu blasé, va s'attacher à nous décrire les relations qui se sont tissées entre les différents individus et comment l'enquête et ses rebondissements vont influencer leur "amitié". Manuel Vázquez Montalbán nous entraine ici au sein d'un milieu où l'on oublie aussi vite ses amis que l'on ne les rencontre et où les sentiments ne sont qu'une illusion à travers laquelle les protagonistes croient vivre heureux. Ni pitié, ni empathie, ni remord... tel est l'univers impitoyable qui se dessine. Le livre se déguste très facilement. Moins de cent pages pour venir à bout de l'enquête... qui dénoue plus les liens qu'autre chose.

Une petite citation - pas vraiment poétique (je préviens ;) - mais cependant assez réaliste :
La vie est comme une échelle de poulailler, courte, mais pleine de merde.

mercredi 31 octobre 2007

Vingt-quatre heures...

Et je sens de nouveau avec effroi quelle substance faible, misérable et lâche doit être ce que nous appelons, avec emphase, l'âme, l'esprit, le sentiment, la douleur, puisque tout cela, même à son plus haut paroxysme, est incapable de briser complètement le corps qui souffre, la chair torturée, - puisque malgré tout, le sang continue de battre et que l'on survit à de telles heures, au lieu de mourir et de s'abattre, comme un arbre frappé par la foudre.

Je viens de lire, presque d'une traite, vingt-quatre heures de la vie d'une femme de Zweig. Le tumulte des sentiments, au cours de 24 heures qui auront plus d'intensité et d'importance que les vingt années qui ont précédé dans la vie de cette (ou ces) femme(s), pousse à la réflexion. C'est un récit percutant et touchant. Un huis-clos tout d'abord entre six personnes préoccupées par le départ soudain et inattendu d'une pensionnaire qui apparemment a laissé mari et enfants pour partir avec un inconnu. Puis, suit le récit émouvant de cette vieille dame anglaise dévoilant son passé au souvenir tout à coup ravivé.

vendredi 26 octobre 2007

Swap lithérature

Les joies de l'immobilisation à domicile (toujours cette luxation de la rotule pour ceux qui ne suivent pas ;-) ):
Ce matin, le facteur m'a apporté le colis surprise attendu avec tant d'impatience et j'ai pu l'accueillir tout heureux en sautillant (sur un pied) ! C'était noël - ou presque !!

Il s'agit du colis du swap thé-littérature (organisé par Loutarwen), envoyé par une inconnue, amatrice de thé et de littérature :-) (c'est pas génial comme concept?!!)

J'ai été terriblement gâté par Moustafette !!!
Tout d'abord j'ai eu le plaisir de découvrir un super emballage cadeau (arf... je n'y ai pas du tout pensé pour mon colis X-( ) Puis après ouverture ce sont des cadeaux à profusion: 3 livres, 2 thés, 1 calendrier des thés et 2 jolies cartes!
- Le violon noir (Maxence Fermince)
- La théorie des nuages (Stéphane Audeguy)
- Le thé des vieilles dames (Pierre Véry) Hihi, un polar au titre de circonstance :-)

- Le thé des vieux garçons (m'enfin! ça se voit tant que ça?!) Il est délicieux, je l'ai gouté tout de suite! Mélange de thé de Chine et de Ceylan aux pommes caramélisées, rehaussé d'une pointe de marasquin, agrémenté de morceaux de pommes et de pétales d'hélianthe. Si une telle description ne vous met pas l'eau à la bouche... !
- Un thé vert d'Orient aux fruits de la passion, à la pêche de vigne, fraises des bois et bleuets. Je ne l'ai pas encore testé mais il sent très bon!

Je te remercie très beaucoup énormément Moustafette car tu tapes plus que dans le mil' avec de tels choix! C'est beaucoup trop, je suis tout confus!

Mille excuses à ma swapée qui ne recevra pas un si beau colis! Je me sens doublement tout confus! (colis parti avant-hier)

jeudi 25 octobre 2007

La Traviata

Dans le faste du Palais Garnier, les petites incongruités de la représentation de la Traviata n'ont en rien troublé la beauté et la puissance émotionnelle de cet opéra de Verdi. (On peut toutefois se demander ce que vient faire une tondeuse à gazon dans le 2ème acte? le choix d'une chorégraphie saccadée pour les choeurs et le rapprochement avec Edith Piaf lorsque la poursuite éclaire la soprano d'un halo blanc)
La magnifique mélodie nous porte réellement tout au long de cette tragédie qui émeut au point d'en avoir les yeux tout embués (y'a tout plein de gens avec la larme à l'oeil au tombé de rideau! c'est tout mignon).
C'était la première fois que je voyais et entendais la Traviata et j'ai énormément apprécié! Les amateurs(trices) plus éclairé(e)s, habitué(e)s à la version de la Callas, ont visiblement trouvé cette version bien fade et il est vraie que Christine Schäfer peinait un peu dans les aigus...
Mais ça reste la Traviata et je ne peux que vous conseiller de le voir!!! (ou de réécouter la version de la Callas)

dimanche 21 octobre 2007

Roméo et Juliette

Je suis allé voir mon tout premier ballet mercredi ! (un peu claudiquant, luxation de la rotule oblige... heureusement que l'opéra Bastille est à deux pas!)
Roméo et Juliette: mise en scène contemporaine de Sasha Waltz sur une magnifique symphonie de Berlioz. D'après ce que j'ai pu lire ici et , les avis sont partagés sur les choix chorégraphiques et sur cette opposition en noir et blanc sur une scène dépouillée.
Mais avec mon regard totalement amateur, j'ai bien apprécié :) J'ai trouvé que les émotions passaient plutôt bien. Essentiellement le côté tragique, et la douleur d'un Roméo qui bascule presque dans la folie lorsqu'il apprend la mort de Juliette. Le duo Aurélie Dupont - Hervé Moreau touche et séduit. Les deux immenses panneaux mobiles blancs, seuls décors, offrent un espace vide et pourtant délimité, qui, accentué par la neutralité des costumes, laissera notre imagination faire les deux-tiers du spectacle. (mais le tiers restant est bien aussi ;-)
Je recommande!


Je n'ai pas pris le temps de débriefer sur Capriccio fin septembre (bouuhh, pas bien, sifflez moi, lynchez moi ;-)
... mais j'avais mis un commentaire sur un article fort à propos (ici).
Bref, je n'ai pas vraiment accroché à cet opéra de Richard Strauss. J'ai trouvé la musique un peu mielleuse, le thème original certes - il s'agit d'une belle mise en abyme: l'écriture d'un opéra - mais que de longueurs... !!!
On a vu mieux.

lundi 15 octobre 2007

Une question d'image...

Aujourd'hui, une petite note colorée pour vous emmener dans l'univers des blogs BD. Ils fleurissent en ce moment sur internet, et je voulais juste vous en montrer deux que j'aime bien en ce moment.
Tout d'abord l'incontournable Pénélope Jolicoeur (alias Pénélope Bagieu) que l'on retrouve partout. Un dessin humoristique par jour. C'est frais. C'est génial.

J'aime également le style de Raphaël B (alias Raphaël Beuchot). Il séduit visiblement aussi les jeunes filles (dixit les gens qui ont assisté au Festiblog). Héhé

Cliquez ici pour voir les planches 1 et 2 !

Je vous encourage à voguer sur le réseau des dessinateurs blogueurs selon vos goûts et votre humeur!

EDIT: Le blog de Ced et celui de Sway.
EDIT 2: L'excellente BD de Flock sur Clubic cette semaine ;-)

vendredi 12 octobre 2007

L'omelette byzantine

Une plongée au coeur de l'aristocratie anglaise des années 1900. Humour mordant et vision satyrique d'une classe aisée, de ses codes et règles de savoir-vivre. Hector Hugh Munro (1870-1916), alias Saki, nous livre dans l'omelette byzantine des situations atypiques, drôles, parsemées d'humour noir, où les personnages rompent les bienséances de la société mondaine. Plus de 25 nouvelles très courtes vous feront sourire (je l'espère, tout autant que moi!). Un autre recueil, la fenêtre ouverte rassemble apparemment une trentaine de nouvelles du même style.
Si vous croisez un Saki, prenez le ;-)

samedi 29 septembre 2007

Ronda

Dimanche 23 septembre,
Notre séjour andalou touche à sa fin! (déjà)
C'est à Ronda que nous passons la dernière journée. Cette ville de 35 000 habitants présente l'étrange caractéristique d'être coupée en deux par une faille béante de 160 mètres de profondeur ! Un pont - que j'ai eu bien du mal à prendre en photo car pas de recul suffisant pour voir la hauteur - relie les deux côtés de la ville.
Nous passons la nuit dans une ferme-hôtel, à quelques kilomètres de là, avant de reprendre un avion ayant Paris pour destination.

De ce court séjour en Andalousie, je retiens les champs d'oliviers à perte de vue, les rues de Séville et celles de Grenade, l'empreinte des Nasrides et des Omeyyades dans l'architecture des villes espagnoles, la sympathie et la bienveillance des autochtones. Je n'aurais guère appris un mot d'espagnol... je réserve ceci pour un prochain voyage.

vendredi 28 septembre 2007

Torremolinos

Vendredi 21 et samedi 22 septembre,
Nous faisons cette fois une halte au bord de la mer à Torremolinos. Une première journée consacrée à Málaga où nous visitons notamment le musée Picasso créé en 2003 dans le palais de Buenavista. 155 oeuvres données par Christine et Bernard Ruiz-Picasso. Mais on regrettera que ces tableaux ne reflètent pas suffisamment la diversité des styles que Picasso abordera au fil de sa vie. La visite parait courte et on ressort un peu frustré.
Le mot d'ordre de la seconde journée est farniente! Doigts de pieds en éventail, la mer, le sable, la belle vie en somme :)

jeudi 27 septembre 2007

Granada

Mercredi 19 et jeudi 20 septembre,
Grenade. Ville pleine de vie, de commerces, de gens, de touristes aussi. Elle me semble plus animée que Séville. (Est-ce que Séville était particulièrement éteinte le dimanche soir et non les autres jours?)
L'Alhambra - "rouge" en arabe - domine la ville. Du quartier de l'Albaicin - avec ses maisons blanches et ses ruelles tortueuses en pente - on voit très bien les fortifications abritant les palais des rois nasrides.
Le palais est magnifique. Construit autour de trois cours, les décorations sont fines et délicates. Il est édifié aux XIIIème et XIVème siècles alors que les Nasrides perdent de leur influence.
Ce qui me marque le plus à Grenade, ce sont sans doute les jardins du Généralife - palais d'été des princes - situés hors des murs d'enceinte. Alors que l'on voit des terres arides à perte de vue sous un soleil implacable, voici un lieu où l'eau ruisselle au milieu d'une végétation abondante, où l'ombre, la fraicheur et la tranquillité vous feraient passer de nombreuses journées à errer.
P.S.: c'est bien les vacances!

mercredi 26 septembre 2007

Córdoba

Mardi 18 septembre,
En remontant le Guadalquivir, nous arrivons dans la cité où naquirent Sénèque et Averroès. Cité de l'ancienne province de Bétique: Cordoue.
La ville fut riche et prospère à l'époque musulmane (711-1236). Forte de plus de 200 000 habitants, elle rayonnait alors dans le monde par sa magnificence face à sa rivale Bagdad.
J'ai pu visiter la Grande Mosquée, d'une taille réellement impressionnante de 23 000 m2. Elle compte 19 nefs et 850 colonnes de marbre. Construite par les Omeyyades, agrandie trois fois, c'est un édifice magnifique. L'atmosphère qui y règne est très apaisante.
Après la prise de la ville par Ferdinand III de Castille au XIIIème siècle, les chrétiens bâtissent une cathédrale en plein coeur de la mosquée!! C'est une horreur. Certes... s'ils n'avaient pas fait ça, ils auraient sans doute détruit l'édifice. Cependant même Charles Quint a regretté cette cathédrale: "Ce que vous avez fait là se trouve partout et ce que vous aviez auparavant n'existe nulle part ailleurs" !

Après une glace à l'ombre des oliviers, nous avons visité l'Alcázar et ses jardins (photo ci-dessus). Assez luxuriants, ils ne rivalisent pourtant en rien avec ceux de Grenade, ma prochaine étape.

lundi 17 septembre 2007

Sevilla

Dimanche 16 et lundi 17 septembre,
Notre périple débute le long du Guadalquivir à Séville.
C'est au sud de la péninsule ibérique, en Andalousie, que je foule pour la première fois la terre sableuse et ocre où poussent oliviers et orangers. Sous le soleil de septembre, nous avons arpenté le vieux centre, Santa Cruz, la Plaza de España, la Plaza de Toros (les arènes), et goûté aux spécialités locales - poissons et tapas.
La ville fondée par les Tartessiens au VIIIème siècle av.J.C. a subi de nombreuses influences. Grecque puis romaine, les Vandales, les Suèves et les Wisigoths y déferlent au Ier siècle ap.J.C. De l'époque musulmane - jusqu'au XIIème siècle - demeure l'ancien minaret de la mosquée: la Giralda depuis laquelle la vue est imprenable.
Après la conquête de Ferdinand III, la ville devient chrétienne et il y fait construire une des cathédrales les plus vastes d'Europe, classée au patrimoine mondial de l'Humanité. Séville est alors une des ville les plus peuplée d'Europe avec 200 000 habitants et une économie florissante. Cette cathédrale est très impressionnante mais ne donne pas du tout un sentiment de recueillement. Elle est ici pour montrer la puissance du royaume et c'est tout ce qu'elle fait. On reste les yeux écarquillés.
Au XVIIIème siècle, la chambre de commerce est transférée à Cadix et la ville perd alors de son aura. Elle abrite l'exposition ibéro-américaine de 1929 - date à laquelle la surprenante place d'Espagne est construite - et l'exposition universelle de 1992 qui permet l'aménagement du bras de terre entre le canal et le fleuve (que l'on n'a pas visité).
Je pars ce matin même en direction de la seconde étape: Cordoba.


EDIT du 24/09: voici quelques photos de Séville. Faute de connexion internet les jours suivants, la suite du périple n'a pas été mise en ligne "en temps réel"... je vous écris ça très très bientôt!

vendredi 14 septembre 2007

Ariane et Barbe-Bleue

Paul Dukas (1865-1935) écrivit en 1910: "Personne ne veut être délivré. La délivrance coûte cher parce qu'elle est l'inconnu et que l'homme (et la femme) préfèrera toujours un esclavage "familier" à cette incertitude redoutable qui fait tout le poids du "fardeau de la liberté". Et puis, la vérité est qu'on-ne peut délivrer personne : il vaut mieux se délivrer soi-même. Non seulement cela vaut mieux, mais il n'y a que cela de possible."

Ariane et Barbe-Bleue, mon premier Opéra de la saison, s'annonçait plutôt bien. Je devais y retrouver Willard White dans le rôle de Barbe-Bleue, un baryton-basse anglais impressionnant de carrure et de voix que j'avais pu apprécier l'année dernière dans le Château de Barbe-Bleue.
Mais au final, j'ai trouvé la représentation très décevante! Mon année lyrique commence donc en douceur.
"Pourtant la mise en scène était pas mal trouvée, pas de décor pas de costume" - enfin si, mais un décor qui ne ressemble guère à un château... et pour cause, c'est une usine en ruine de Leipzig qui a inspiré Anna Viebrock (!). Le plafond est très bas, on voyait mal depuis les galeries. La profondeur de la scène n'est pas du tout utilisée et aucun changement de décors (!!). Les costumes quant à eux étaient début du siècle (enfin début XXème).
"Aucune intonation et aucun déplacement, on s'est dit pourquoi pas aucun public finalement"
Barbe-Bleue ne décroche que deux phrases (!!!) Ce sont les voix de ses femmes que nous entendons au cours des trois actes, et principalement Deborah Polaski alias Ariane. Voix trop chevrotantes à mon goût.
Côté musique, je n'accroche pas vraiment non plus. C'est fade, rien ne ressort vraiment.

Bref... je ne vous le conseille pas!

P.S.: Les artistes ont été applaudis mais Anna Viebrock s'est très largement fait huer... je n'avais pas vu ça depuis Da Gelo A Gelo ;) lol


mercredi 12 septembre 2007

L'aube le soir ou la nuit

Je viens de terminer la lecture du livre de la rentrée - politique en tout cas - de Yasmina Reza. S'il ne révèle pas moult indiscrétions de la vie de Nicolas Sarkozy, ce livre peint par touches successives des ambiances, des instants, des lieux, des moments incongrus, des phrases échappées. Les paragraphes sont brefs, les images s'impriment en quelques lignes et le temps file à toute allure. Henri Guaino - la plume - en trame de fond. On cerne assez mal ce que ressent vraiment cet homme en campagne présidentielle mais le style est agréable et les pages défilent.
A lire.

mardi 11 septembre 2007

C'est la rentrée !

J'ai terminé la saison passée par un bal masqué (ohé ohé) fort apprécié. Trêves de rimes en "é", la rentrée est arrivée! Et malheureusement l'achat de places pour la Traviata relève de la quête du Graal! C'est sans doute parce que c'est un des opéras les plus connus du grand public qu'une telle foule veut à tout prix obtenir une place. (La plèbe n'est plus ce qu'elle était!*) Deux heures et demie de file d'attente à Garnier... merci Bob de m'avoir acheté ma place!
Heureusement, il y a aussi d'autres opéras, plus accessibles. J'ai d'ailleurs bien peur que mon agenda et mon porte-monnaie en prennent pour leur grade cette saison. Je commence avec Ariane et Barbe-Bleue jeudi prochain. Puis suivront Capriccio (R. Strauss) fin septembre et la Traviata mi-octobre. Je vais voir également mon premier ballet: Roméo et Juliette (H. Berlioz) et sans doute un second, Casse-Noisette (P.I. Tchaikovski), si je me laisse attraper aussi facilement que par l'opéra. Après tout, ça ne fait qu'un peu plus d'un an que j'ai vu mon premier opéra. On devient facilement mordu. Prenez garde!
*: à prendre au moins au 3ème degré

dimanche 9 septembre 2007

Un vendredi soir...

Tout commence un vendredi soir, un peu fatigué, j'allume la télé et paf! Me voici propulsé en plein Stade de France. Je ne m'y attendais pas vraiment. J'avais suivi l'affaire de loin, sachant pourtant bien qu'une coupe du monde de rugby se déroulait chez nous. La cérémonie d'ouverture semble terminée. Un journaliste pose deux ou trois questions totalement stupides à un chef d'Etat un peu nerveux à qui l'on offre un maillot pour le déstresser. Entrent alors les équipes: trente joueurs qui ont des cuisses de taureau et un air fort peu engageant. Suivent 80 minutes de match où je reste scotché à l'écran, pris par le spectacle. C'est la première fois que je regarde vraiment un match de rugby - j'en avais bien aperçu un lors d'un séjour grenoblois mais c'était quelques minutes volées sur grand écran où je tentais de comprendre les subtilités des règles. Là, il faut bien avouer que je me suis laissé prendre au jeu avec pas mal de plaisir. William Webb Ellis a eu une bonne idée en 1823 lorsqu'il a décidé de ne pas suivre les règles du collège de Rugby en Angleterre. J'ai pu apprécier hier soir un sport ou le mot "collectif" prend beaucoup plus de sens qu'au football. Bien que pesant le double d'un joueur de foot, le rugbyman semble plus fairplay, il partage plus avec son équipe et respecte d'avantage ses adversaires - je ne parle pas du public sans aucun doute plus classe - bref, c'est sympa. Je crois que je réitèrerai l'expérience à l'occasion. Occasion qui devrait se présenter plusieurs fois dans les jours qui viennent.

dimanche 2 septembre 2007

Praha

J'ai profité du week-end du 15 août pour faire une escapade de 1000km. Destination: Prague. Capitale de la République Tchèque, cette ville d'un million d'habitants m'a séduit à plus d'un titre. Son architecture épate. On a l'impression que toutes les maisons sont belles dans la vieille ville Staré Město, les façades presque toujours décorées. Rues animées et convivialité.

Après avoir parcouru les rues du vieux centre, admiré l'horloge astronomique sur la place Staroměstské náměstí, traversé quatre ou cinq fois le pont Charles croulant sous la masse de touristes italiens, visité un certain nombre d'églises et/ou cathédrales au style baroque beaucoup trop lourd par définition, ... nous avons pris le chemin de Hradčany: le château de Prague - une véritable ville dans la ville. Un château dont on ne voit que quelques pièces et une grande cathédrale qui surprend car on tombe nez à nez avec elle en entrant dans la cour. Aucun recul, il n'y a plus qu'à lever la tête.

Week-end culturel et dépaysant! Mais je n'ai pas fait que des visites. Les tchèques font également une très bonne bière blonde: la Pilsner Urquell fabriquée à Plzeň. Et j'ai pu goûter à un petit verre d'absinthe... c'est pas mauvais mais "ça arrache"! (Pour la petite histoire, la vente d'absinthe a été interdite en France en 1908 sous la pression des ligues antialcooliques et des viticulteurs - chacun y trouvant un intérêt alors que ce spiritueux aux plantes avait un fort succès à l'époque)

Si vous en avez l'occasion, visitez Prague le temps d'un week-end! Le charme de cette ville ne vous laissera à coup sûr pas indifférent(e). (Héhé... moi j'y retournerai bien :-)


dimanche 29 juillet 2007

Ternes aurores

Allongé dans ce grand lit, les paupières demi-closes, il émergeait lentement de la torpeur. Il la regardait avec admiration. Allongée auprès de lui, elle rêvait encore à poings fermés. Les premières lueurs de l’aube passaient à travers la petite fenêtre de la chambre au papier jauni. Il jeta un bref coup d’œil à la vieille armoire en bois sombre, héritage familial, qui renfermait ses vêtements. Mais il n’était pas encore question de se lever. Il comptait bien faire durer cet instant paisible et irréel du réveil.

Il contemplait les courbes tendres et élancées de sa compagne, sa peau douce et suave qu’il effleura délicatement du revers de sa main pour ne pas la réveiller. Il se remémora leur rencontre fortuite il y a déjà plusieurs mois, les diners et les fou-rires qui suivirent, les jours heureux, et le temps qui passe. Tous ces tic-tac égrenés à ses côtés donnaient à ces premières pensées du matin des allures nostalgiques. Il n’avait pas vu filer les jours et avait quelques remords de ne pas en profiter d’avantage. Tous les jours il voyait ces vies écourtées qui n’ont pas profité. Il s’était toujours dit qu’il se donnerait à deux cents pour cent, mais là, ce matin, il avait du mal à faire un bilan. L’introspection ne donnait rien. Peut-être était-t-il encore trop tôt ? Six heures passées de quelques minutes.

Décidé à se lever, il s’accorda une dernière minute au lit, tourna la tête vers la fenêtre et regarda les nuages avancer. Ça ne serait pas une belle journée pour la saison. Le ciel était gris à souhait, les routes et les champs surement encore ruisselants des pluies de la nuit.

Il se leva délicatement et posa un regard attentionné vers son amie. Elle bougea légèrement en poussant un petit grognement. Elle dormait. Lui esquissa un sourire.

Il se dirigea vers la cuisine encore baignée d’ombre, mit deux tranches dans le grille-pain puis revint vers l’armoire. Il choisit comme à son habitude des vêtements sombres. Il n’avait guère le choix. Ça serait encore une nouvelle journée maussade. Un défilé de sombres amertumes. Pas facile, la vie de croque-mort !

samedi 7 juillet 2007

Les Chevaliers du subjonctif


Que vous ayez lu ou non le précédent ouvrage d'Erik Orsenna "La Grammaire est une Chanson Douce", "Les Chevaliers du Subjonctif" vous entraine dans une mini-aventure à travers un archipel assez original. Que fût légère et amusante, au cours du voyage de Jeanne, cette redécouverte d'un mode du flou, du doute, du possible. Le rêve et le désir. Une enquête sur le "qu'est-ce que l'amour" en toile de fond. Ne craigniez point de vous aventurer dans cette courte lecture dépaysante ;-)