dimanche 13 juillet 2008

Les Rois Maudits: 1. Le roi de fer

"Pape Clément!... Chevalier Guillaume!... Roi Philippe!... Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment! Maudits! Maudits! tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races!..." *
Par ces mots, Jacques de Molay, dernier grand maitre des templiers, qui est déjà la proie des flammes en haut du bûcher installé sur l'ile aux juifs**, lance une malédiction qui se révèlera exacte, car en moins de neuf mois meurent le pape Clément V, Nogaret (sorte de premier ministre) empoisonné, puis le roi Philippe IV le Bel d'un ictus apoplectique (ou attaque cérébral en plus simple) à 47 ans seulement.

Dans le premier tome des rois maudits, Maurice Druon nous emmène dans un formidable récit où se mêlent intrigues complexes et moments clés de l'Histoire de France. "Le roi de fer" nous plonge en 1314 sous la dernière année du règne de Philippe le Bel. Robert d'Artois (3ème du nom) tente par d'habiles manoeuvres de satisfaire ses ambitions en allant quérir l'aide de la reine d'Angleterre, Isabelle de France qui n'est autre que la fille de notre roi Philippe le Bel; mais est mariée à Edouard II Plantagenêt qui préfère courir les mignons de la cour anglaise...
Princesses adultères, bûchers, empoisonnements et intrigues du pouvoir, tous les ingrédients sont réunis dans un livre que j'ai lu avec passion (puisque mon inculture historique me permettait de maintenir le suspens!)

J'ai adoré et je vous le conseille! Il me reste encore 6 tomes à lire donc vous en entendrez à nouveau parler! (Na!)

*Druon arrange un peu. La véritable phrase n'est pas exactement celle-ci et Nogaret est en fait mort quelques mois plus tôt...
**petit ilot au bout de l'ile de la Cité, à l'actuel emplacement du square du Vert-Galant sous le Pont Neuf.

vendredi 11 juillet 2008

Voyage de noces de Modiano

"Dans les pages cornées d'un folio
Voyage de noces de Modiano" *
Voilà comment je me suis lancé dans ce court Patrick Modiano. Une tranche de vie, récits croisés de la fuite du narrateur sur les périphéries de Paris - ces quartiers neutres visiblement chers à Modiano - et du voyage de noces d'Ingrid et Rigaud, pendant la seconde guerre mondiale à Juan-les-Pins. Jean (le narrateur) se cherche et se remémore quelques souvenirs tout en errant boulevard Soult alors qu'il a quitté sans prévenir sa femme et son appartement.
C'est tout une ambiance. On ne le lit pas tant pour l'histoire que pour l'atmosphère qui règne entre ces pages. Cependant, je garde un meilleur souvenir du café de la jeunesse perdue. Etait-ce parce que c'était mon premier Modiano?

*c'est du Delerm pour les non-vincentdelermophile.

jeudi 10 juillet 2008

Louise

Dernier opéra de la saison, Louise, de Gustave Charpentier est une oeuvre du tout début du siècle (le précédent bien sûr). L'histoire se déroule dans le monde ouvrier et j'appréhendais un peu cet opéra... à tort! J'en ressors tout à fait heureux!
La musique de Charpentier est voluptueuse et coule, limpide, comme une musique de film. Les décors sont spectaculaires et nous emmènent des immeubles de West Side Story aux toits parisiens, en passant par l'appartement de Louise, un atelier de couture et une sorte de bal populaire où plus de 70 acteurs sont sur scène (!)
On se laisse donc assez facilement porter par les voix d'Alain Vernhes (le père), Mireille Delunsch (Louise) et Grégory Kunde (Julien) au fil du livret - en français - qui nous parle de la vie parisienne d'une montmartroise au coeur dormant découvrant que le prince charmant peut être un voisin de palier.
Une salle d'opéra à moitié vide (sans doute la faute aux vacances) m'a permis d'être au centre du deuxième rang du parterre... mais finalement ce ne sont pas les meilleures places, on attrape rapidement un torticolis en tentant de lire les surtitres*!

*certes, on voit très bien les visages des chanteurs :)

mercredi 9 juillet 2008

Traces du Sacré

Vous avez forcément croisé des affiches dans le métro (enfin, les parisiens au moins...), en ce moment il y a une expo "Traces du Sacré" au centre Pom-pom-pidou :)
Reprenant plus de 300 peintures, sculptures, "installations" et vidéos d'artistes du XXème siècle, l'exposition tente de démontrer qu'il existe toujours un rapport de l'art au sacré, une recherche des origines de l'homme ou de l'infini, même dans une société sécularisée, parfois profane.
Dit comme ça, ça parait compréhensible... mais le parcours tente surtout de parler au visiteur avec des phrases totalement absconses... vos neurones seront sollicités mais vous vous sentirez tout bête malgré tout, car il faut bien le dire... pour que "l'art moderne" se donne des lettres de noblesse, il tente surtout d'être incompris!
Bref, l'expo est sympa quand vous y passer avec des amis (c'était le cas hier :) , mais elle est loin d'être incontournable (à moins que vous soyez fan d'art moderne bien sûr).

mardi 8 juillet 2008

Sagan

Je suis allé voir ce week-end le film de Diane Kurys sur la vie de Françoise Sagan. Tout démarre à 18 ans, alors qu'elle porte encore le nom de Quoirez, elle écrit pendant les vacances un livre intitulé "Bonjour Tristesse" qui devient immédiatement un succès. Elle dépense ensuite sans compter et partage une vie mondaine et noctambule avec ses amis. Après un accident de voiture, elle sombrera dans divers dépendances, alcool et drogue.
Une sorte de mélancolie fait office de trame de fond dans ce film où Sylvie Testud joue merveilleusement bien. Pierre Palmade en Jacques Chazot n'est pas mal non plus.
Le film nous montre une femme au caractère 'pas vraiment évident' mais aux phrases qui font souvent mouche. Il retrace également sa vie sentimentale tumultueuse: un premier mari pendant deux ans, puis un second (homosexuel) dont elle a un fils, et enfin une styliste parisienne. Elle meurt seule et très distante de ce fils avec qui elle n'a pas su construire une relation.
Moi qui ne connaissais rien ni de Sagan ni de son oeuvre - je l'avoue - ce film m'a donné envie de me plonger un de ces romans!

"Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse."

Elle fit sa propre épitaphe en 1988: "Fit son apparition en 1954 avec un mince roman, 'Bonjour Tristesse', qui fut un scandale mondial. Sa disparition, avec une vie et une œuvre agréablement bâclées, ne fut un scandale que pour elle-même".

lundi 7 juillet 2008

La Dame aux Camélias

Léger retard dans mes posts...
Je suis allé voir la semaine dernière La Dame aux Camélias au palais Garnier. Premier vrai ballet que je voyais puisque les deux précédents - à savoir Orphée et Eurydice, Roméo et Juliette - étaient des oeuvres "frontières" à la fois dansées et chantées. Suivant une adaptation du roman d'Alexandre Dumas (fils), la chorégraphie de Neumeier était joliement langoureuse et sensible (à noter: plein de jolis robes pour les filles :-P).
En revanche, deux heures et demi de notre ami Chopin, ça serait presque un peu lassant (mélancolique mais toujours à peu près le même thème...).

jeudi 3 juillet 2008

Sherlock


Mieux qu'un swap, me voici comblé de cadeaux juste pour avoir répondu à une enquête mystérieuse, initiée par Praline, à la recherche d'un écrivain-journaliste dont un polar est paru en 1986 (résumé de l'enquête ici).
Après avoir doublé Fashion à 1 mètre de la ligne d'arrivée*, me voici sur la première marche du podium:
- Paul Auster : Cité de verre (Trilogie New-Yorkaise 1)
- Serge Brussolo : Les enfants du crépuscule
- Alexandre Dumas (père) : Othon l'archer
- une super tablette de chocolat noir à l'orange dont il ne reste plus que 3 carrés... (oups)
- un marque-ta-page doré adoré
- et une 'tite carte toute gentille qui flatte mes talents évident d'enquêteur ;-)

Merci encore Praline, je ne m'attendais pas à avoir de vrais cadeaux (et surtout pas autant) !


* (à mon avis, il faudra surveiller de près la deuxième marche du podium dans les jours à venir...)

Ingrid Betancourt

Etonnante libération en direct que celle d'Ingrid Betancourt que je viens de suivre entre 23h30 et 01h30 (heure française of course). De l'intervention du président français et des enfants d'Ingrid à la très longue conférence de presse que l'otage franco-colombienne a tenue sur le tarmac de l'aéroport militaire de Bogota, plusieurs choses sont frappantes.
Tout d'abord, la perspicacité et la précision des premières déclarations de Mélanie et Lorenzo - les deux premiers enfants d'Ingrid - qui ont été d'une clareté et d'un maintien exemplaire. Paroles bien plus réfléchies que celle prononcées par l'orateur précédent (à savoir el présidenté dé la répoublic)
Ensuite, ce qui est bien sûr frappant c'est la force, le courage et l'aura qu'Ingrid Betancourt, bien moins faible que sur les dernières vidéos, dégage lors de son apparition à la sortie de l'avion. Sur certaine image, ce n'est pas sa mère qui la soutien mais l'inverse.
Après la longue mise en scène de l'armée colombienne et le défilé des déclarations d'otages minutées et préparées, arrive le témoignage d'Ingrid. D'une voix posée et sereine, la charismatique et talentueuse oratrice, parle avec un recul et une détermination surprenante. Pour une otage qui a passée six années en captivité et qui vient juste d'être libérée, elle se projète déjà dans l'avenir et n'oublie absolument rien dans son discours.
Une des scènes les plus frappantes de cette libération est cette prière qu'Indrig demande à l'aumônier de l'armée, agenouillée sur le tarmac de l'aéroport. Elle apparaît comme une figure quasi liturgique et aussi emblématique que le Ché. Etonnant.